1. |
je suis une banlieue
03:09
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JE SUIS UNE BANLIEUE
Je suis une banlieue
j'ai tellement changé de visages
que t'en crois pas tes yeux
au fond je reste assez sauvage
je suis une banlieue
mais je reste le même
je trouve ça tellement grâcieux
c'est comme ça que je m'aime
je suis une banlieue
j'accompagne une nationale
un kilomètre ou deux
c'est une histoire sentimentale
dans mes quartiers dérisoires
c'est rassurant et c'est rasoir
même chez mes poteaux électriques
y'a kek'chose de mélancolique
Comme le temps nous sommes
pluvieux et plus doux
comme le ciel aigri
je porte un soleil indécis
Je suis une banlieue
je me donne des airs
de bâtiments sérieux
perdus dans le désert
je suis une banlieue
et ma gare de RER
a quelque chose de prétentieux
ça dépend des horaires
je suis une banlieue
dans le silence de la nuit
c'est l'autobus majestueux
qui gronde et qui s'enfuit
entre la ville et la campagne
la poésie qui m'accompagne
mon caractère périphérique
a kek'chose de mélancolique
Comme le temps nous sommes
plus vieux et plus doux
comme le ciel est gris
je porte un soleil indécis
Je suis une banlieue
on me croit seulement de passage
pourtant mes jeunes et mes vieux
y ont d'innombrables ouvrages
je suis une banlieue
et lorsque parfois je m'enflamme
c'est pour me faire entendre mieux
de tous les sourds qui me condamnent
je suis une banlieue
j'ai tellement de paysages
dans lesquels résident des lieux
aux millions de visages
tant de de soleils de fortune
pour réchauffer la pierre de lune
faut bien dire que mon esthétique
a kek'chose de mélancolique
Comme le temps nous sommes
plus vieux et plus doux
comme le ciel aigri
je porte un soleil indécis
...je porte un soleil...
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2. |
clic clac cloc
02:16
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CLIC CLAC CLOC
elle attends un enfant depuis le temps qu'elle l'attends
son ventre maintenant loge un tout petit habitant
elle s'émeut amusée la main sur le nombril
on peut le sentir bouger mais c'est assez subtil
ça la rend si sereine le poids d'une autre vie
quand son ventre s'arrondit
comme un fruit de saison généreux et sucré
un sensuel ballon porté par son dos cambré
ça y est la v'la en cloque
elle en voudrait toute une clique
moi ça me met une claque
dois-je prendre mes cliques et mes claques
elle s'est inscrite aux cours d'accouchement sans douleur
prépare le nid d'amour pense déja à une petite soeur
et moi je suis charmé de la voir si radieuse
plus belle que jamais enceinte et amoureuse
fredonnant sans arrêt la chanson de Renaud
elle s'est mise au tricot
je suis pret à parier qu'elle fera une très bonne mère
elle voudrait se marier je trouve pas ça necessaire
ça y est la v'la en cloque
elle en voudrait toute une clique
moi ça me met une claque
dois-je prendre mes cliques et mes claques
elle me parle des prénoms auxquels elle a pensé
avec une passion que j'ai du mal à partager
je la sens si heureuse elle respire le bonheur
et ça se voit dans ses yeuzes qu'elle sera à la hauteur
une maman moderne une maman modèle
les époques ont leurs termes et c'est parfois cruel
je la regarde bêtement je me demande ce que je fais là
elle attends un enfant mais pas de moi
ça y est la v'la en cloque
elle en voudrait toute une clique
moi ça me met une claque
dois-je prendre mes cliques et mes claques
ca y est la v'la en cloque
ell en en voudrait toute une clique
y'a le papa qui rapplique
alors je prends mes clacs et mes clics
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3. |
boulevards bavards
03:34
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BOULEVARDS BAVARDS
Y'a des boulevards qui sont tellement bavards
quand je m'y promène le soir
y'a des boulevards qui ont tellement d'histoires
de solitudes en tiroir qui le matin vont gagner des sous contre la pluie et le vent
de vitrines miroirs où les mannequins jouent à se prendre pour des gens importants
de jeunes banquiers en costard la gueule à prendre des coups qui déambulent arrogants
de mecs aux teints blafards qui marchent dans le flou mécaniquement
des japonais en car l'appareil autour du cou photographiant les monuments
de femmes qui cachent un coquard car un mari jaloux persuadés qu'elles ont un amant
d'amours illusoires et trainés dans la boue mais qui survivent au néant
des milliers de gueulards des milliers de fous des milliers de gens
Y'a des boulevards qui sont tellement bavards
quand je m'y promène le soir
y'a des boulevards qui ont tellement d'histoires
visqueuses de mollards qui crachées par dégout s'incrustent aux semelles des passants
ou qui ne vont nul part et voguent sur les égouts comme des bateaux élégants
d'épiciers de bazards qui ferment les verrous pour un fast-food écoeurant
et d'inconnus regards qui se font l'amour tout en se dévisagant furtivement
de bagarres de connards qui pratiquent le kung fu pour une place de stationnement
de petits gamins rigolards qui passent juste en dessous des furieux pots d'échappemment
de paumés dans le coltard qui ne tiennent plus debout quand vient le firmament
de princesses déchues surle trottoir qui brûlent des cailloux tout en attendant le client
Y'a des boulevards qui sont tellement bavards
quand je m'y promène le soir
y'a des boulevards qui ont tellement d'histoires
de poches de falzars resquillées avec le bagoût de pick-pockets de talent
et d'improvisations de comptoirs par des vieux clochards saouls qui se pissent dessus en pissant le sang
de jeunes crevards qui dorment dans un trou et s'alimentent de ciment
de sans-papiers hagards traqués par les loups qui dans le froid claquent des dents
de traquenards quand il faut mettre les bouts se cacher vite fait dans un bâtiment
de nombreux crimes bizarres où le rôle des keufs est chelou mais ça c'est pas très étonnant
de tant de gens qui en ont marre qui supportent malgré tout le poid de leur asservissement
des histoires que j'aime écouter le soir quand un sac plastique s'ébroue dans une danse avec le vent
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4. |
l'instant
02:45
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L'INSTANT
Je t'ai tué tellement de fois
j'ai toujours le bonheur de t'admirer renaître
j'en connais tellement qui s'effraient de toi
et se laissent soumettre
Pourtant tu n'es que le temps
une cage ouverte
et tant qu'on reste dedans
on court à perte
Rois sanguinaires et de pacotille
couverts d'or et de guerre et du sang qui brille
aujourd'hui gouvernent peut-être
mais tu restes leur maître
Pourtant tu n'es que le temps
à leur fenêtre
et dans même pas cent ans
ce sera leur perte
Tu m'as soigné doutes et tourments
sans jamais t'en vanter sans jamais rien m'en dire
je t'ai d'abord pris pour un dieu tout puissant
mais tu m'as tant fait languir
Maintenant que tu n'es que le temps
je t'envoie paître
et tant que me porte le vent
laisse-moi être
J'ai percé ton secret le plus intime
j'ai trouvé la clé d'un trésor évident
au fond de l'abîme sublime
de l'éternité de l'instant
Le temps tu n'es qu'un instant
l'instant présent
et tant que me porte le vent
je suis vivant
présent
maintenant
vivant..
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